En plein cœur de la végétation et rattachée à une orangerie du XVIIIe siècle, cette maison est conçue comme un « village de tours ». Du socle accueillant les espaces communs émergent en effet cinq « folies » cubiques revêtues de pierre de Cadaqués : une pour les parents pourvue d’une terrasse avec vue sur la Défense et une pour chaque enfant. A l’intérieur du soubassement, un cheminement serpentant dynamique conduit au pied des tours qui comprennent un dressing au rez-de-chaussée, une salle de bain au premier étage et une chambre au second éclairée par une paroi vitrée.

Toute en hauteur, cette extension d’un pavillon existant a permis d’offrir un étage à chacun des trois enfants de la famille. Les architectes ont imaginé un volume vertical reposant sur un tiers du bâti d’origine en s’alignant sur la façade nord-ouest. Cette façade, abritée par un toit à débord, est animée par un système de gouttière emprunté au shishiodoshi (fontaine japonaise à bascule dans laquelle s’écoule l’eau de pluie). Pour les architectes, ce dispositif original n’est pas seulement un système de récupération des eaux de pluie: « c’est aussi une manière de revisiter la médiocrité esthétique des gouttières, de mettre la maison en relation avec le jardin et enfin ce dispositif poétique déclenche chez le promeneur une surprise et un imaginaire enfantin».

Cette maison pour un célibataire est conçue comme une structure arborescente ou comme un escalier: la cage est délimitée par les murs des immeubles mitoyens. Le noyau contient les pièces humides, les emmarchements et les paliers forment des espaces de vie différenciés (home cinéma, entrée-cuisine-séjour, bureau, dressing-chambre, terrasse). La façade sud, entièrement vitrée et protégée par des persiennes, laisse entrevoir la complexité volumétrique et la continuité des espaces intérieurs. Le choix des matériaux renforce l’idée architecturale: les parois du noyau central se fondent avec les surfaces et sous faces des plateaux en acacia.